mardi 24 août 2010

Les Marmottes aux Iles Lofoten

Mardi 10 Aout 2010

Tout juste rentrés de Chamonix, le temps de faire une lessive et nos sacs, nous voici partis pour les Iles Lofoten, situées au nord du cercle polaire, et rattachées à la Norvège.

Après 3 vols successifs (Paris-Oslo-Bodo-Svolvaer) nous arrivons en fin de journée à Svolvaer, Capitale des Lofoten, et prenons possession de notre petit rorbu. Dépaysement total, ça commence plutôt bien !


Nous décidons de faire un tour dans Svolvaer et de faire un premier repérage des lieux.























Nous avions lu que le restaurant juste à coté de notre rorbu était l'un des meilleurs des Lofoten.
Allez, faisons nous plaisir, au moins pour le 1er soir...
























L'intérieur nous séduit de suite, quand aux plats, un régal de déguster le fameux Stockfish, morue séchée puis réhydratée et cuisinée divinement.























Le soleil ne se couchant pas, ou presque pas, le soir est propice à de douces et belles lumières, pour le plaisir des yeux.

Voici la vue que nous avions (entre autre) depuis la cuisine de notre rorbu














Mercredi 11 Août 2010


Il fait beau ! Alors on en profite pour sortir le matériel d’escalade et aller du coté de Kalle à Paradiset pour faire quelques couennes, histoire de tester les cotations avant de s’engager dans une grande voie.
Le spot est situé en bordure de mer, les rochers sont magnifiques, du beau granite rose, adhérent et abrasif.
Aucun équipement pour préserver le site (relais sur friends), presque personne, c’est sauvage sauvage !















Nous terminerons la journée par la visite d’Hennigsvaer, petit port de pêche, avec son fameux "café des grimpeurs" (seul bar que nous trouverons durant tout notre séjour...)

















Jeudi 12 Août 2010



Il fait grand beau, pas un nuage dans le ciel !!!!
Nous décidons alors de prendre le bateau pour l’ile d’en face, Skrova, qui vaut vraiment le détour d’après les guides pour ses plages de sable blanc.
Arrivés au port, désillusion : naïvement nous pensions qu’il y avait des navettes régulières, et bien non ! Une le matin et une en milieu d’après midi. Quelle loose…ça sera pour demain
Changement de programme donc, pour occuper la journée nous irons faire la Svolvaer Geita, la chèvre de Svolvaer.(regardez bien la photo, on dirait vraiment une chèvre, et l'on arrive debout sur la corne gauche de celle ci)

Un rocher en granit gris avec que des fissures…tout ce qu’Aurélie aime !!!
Satanée chèvre, qui nous a donné du fil à retordre dans ces fissures bien larges et merdiques.
Bravo à Jérôme qui s’est bien employé pour combattre et vaincre la Geita !
Au sommet nous avons rencontré des grimpeurs du coin, qui nous ont dit que cela faisait des mois et des mois qu’il n’avait pas fait aussi beau. Pourvu que cela dure…



Vendredi 13 Août 2010
Lorsque le reveil sonne 6h30 et que le soleil est bien masqué par une épaisse couche de nuage, nous décidons de ne pas se bousculer pour prendre le bateau pour Skrova et de se rendormir !
Sur les coups de midi, afin d’occuper tout de meme cette journée qui s’annonce plutôt grise et fraiche, nous remettons le cap vers Henningsvaer et Aurélie troque son maillot de bain et ses affaires de plage contre casque, baudrier, bonnet et softshell.
Nous ferons à Pianokrakken une voie de 5 longueurs en 4+ (pas envie d’envoyer du lourd aujourd’hui) qui nous fera découvrir une vue magnifique sur les beaux lagons aux alentours.



Que les tours opérators aillent se rhabiller, c’est depuis là-haut que la vue sur les Lofoten est la plus belle ! C’est par les spots de grimpe que l’on découvre la vraie face de ces Iles.
C’est magnifique croyez-nous.

















En milieu d’après midi, nous faisons un stop au bar des grimpeurs homologué d’Henningsvaer où une bonne tarte à la myrtille nous attend.

Sur le trajet du retour, nous découvrons une mignonne petite plage de sable blanc et de galets, bordée de lupins. Une véritable carte postale.

















Samedi 14 Août 2010

Nous quittons Svolvaer sous le déluge. Tout n’est que pluie, vent et grisaille.
Aurions nous eu de la chance avec la météo jusqu’à présent et serait-ce cela le temps typique des Lofoten ? Pourvu que non !!!!
Nous prenons la route jusqu'à Reine, notre prochaine destination, où nous séjournerons quelques jours.
Nous descendons presque tout au sud de l’archipel des Lofoten en passant alternativement au cœur des terres et le long des cotes, qui parfois dévoilent de très belles plages comme celle de Flakstad ou de Ramberg.

Chose certaine, nous reviendrons dans le coin par beau temps !
Arrivés à Reine, nous sommes sous le charme, bien qu’’il pleuve des cordes et notre rorbu est le plus beau ! La vraie cabane de pêcheur d’autrefois, le luxe en plus, direct au dessus de la mer et avec une vue somptueuse.






































Dimanche 15 Août 2010

Nous devions faire une randonnée sur les hauteurs de Reine, mais le temps très incertain en a décidé autrement (alternance successive de pluie et de rayons furtifs mais présents de soleil)
C'est en voiture que nous visitons les alentours, longeant la côte et découvrant alors de superbes plages (mais les 8° extérieurs calment les ardeurs de baignade) à Fredvang, Ramberg, Flakstad et Sandnes. L’envie de se baigner ne manque pas, mais rien que d’y tremper les pieds fait renoncer Aurélie à ses envies balnéaires.

Nous poursuivons notre route vers Nujsfjord, tout petit port de pêche mais toujours actif.
Une fois de plus, la luminosité et les contrastes rendent exceptionnels les paysages qui s’offrent à nous.
















Lundi 16 Août 2010

Grand ciel bleu et pas un voile nuageux à l’horizon !
Nous mettons à profit cette superbe journée pour emprunter le sentier de randonnée dans les montagnes, qui nous mènera au refuge de Monkebu.
De nombreux lacs se dévoilent à mesure que nous avançons, avec de très belles cascades par endroit.
Nous ne mettrons que 5h à peine pour faire l’aller-retour, ce qui nous laissera tout le temps libre pour visiter le minuscule village de Ä (prononcer O) située à l’extrême Sud des Lofoten (on ne peut plus continuer par la route une fois passé Ä)
Nous retournerons en fin de journée à la cabane à poisson chercher de la morue fraiche pour ce soir et quelques tranches de baleine séchées pour l’apéro.
Les températures du matin (8°C) sont passées à 14°C en fin de journée : quoi de mieux pour se mettre en terrasse sur notre rorbu et en profiter comme il se doit !

















Mardi 17 Août 2010

Il fait encore beau et de peur que cela soit le dernier jour de soleil et ciel bleu, nous décidons de retourner à Henningsvaer (2h de route de Reine) pour aller grimper dans les dalles de Barblabaer. Sur le topo, 1h d’approche => plutôt 1h30 dans un sentier boueux et parsemé de grosses pierres ! La lutte !
Une fois sur place, on se rend vite compte que l’endroit est fréquenté : une cordée de tchèques devant nous, puis une derrière de Finlandais, qui sera suivie de 2 autres cordées !
Ca bouchonne dans les fissures. Mais l'escalade est réellement magnifique avec ces fissures parfaites.

















Une voie de 5 longueurs en granite fissuré, jamais notre jeu de friends ne nous avais paru aussi maigre (typiquement dans cette fissure majeure de 40m où Jérôme n'a pu poser que 4 friends) !


Mercredi 18 Août 2010
Encore grand beau ! Mais quelle chance avons-nous !
Nous prenons le bateau pour nous rendre à Vinstad, au fond d’un fjord.
Après une petite heure de marche, nous arrivons au but de la journée : une grande plage de sable blanc encaissée entre les montagnes. Aussi splendide que sauvage.
L’eau est couleur émeraude, on a qu’une envie : celle de s’y jeter dedans.

Mais le vent frais et les 10°C extérieurs freinent de suite les élans.
Un simple bain arctique des pieds nous suffira. C’est glacé !!!

















Jeudi 19 Août 2010

Aurélie se réveille avec une année de plus et nous quittons (avec beaucoup de regrets) Reine et son panorama aussi somptueux que majestueux.
Un dernier passage chez Sjomat, la boutique de poisson frais, où nous prenons pour ce soir de la lotte et pour notre dejeuner de midi des Salmonburgers : des burgers au saumon…healthy and exquis !!!
Sur la route de Leknes, une fois de plus nous prenons les petits chemins de traverse pour nous rendre à Haukland et sur la baie de Ultakleiv.
De belles plages s’offrent une fois de plus à nous, pour le plus grand plaisir des yeux.

Vendredi 20 Août 2010

Une si belle journée ensoleillée se devait d’être occupée par une petite sortie escalade.
Retour du coté d’Henningsvaer où nous sommes allés toucher le beau granite rose de « Gandalf » pour notre plus grand plaisir.
Samedi 21 Août 2010

Dernier jour de notre voyage. Alors on se dit que quand même, un peu de culture ne nous ferait pas de mal et décidons de nous rendre au musée des Vikings pour enrichir nos connaissances historiques !



















Rencontre avec Gaston

Samedi 7 août 2010

Acte 1

Le RDV est fixé à 8h00 devant le téléphérique de l'Aig. du Midi avec Bruno avec un bel objectif: la "Rébuffat", grande voie historique assez soutenue à la face Sud de l'Aig. du Midi.
On découvre avec stupeur la queue qui nous attend pour acheter les billets. 8h40 la caissière nous tend les billets en nous disant: vous avez la benne de 10h00 !!!Petit rétroplanning, appel au refuge qui nous dit qu'il n'y a qu'un seul service à 18h30, on sent que c'est mal barré pour la Rébuffat au vu du timing. Nico court chercher le topo à la voiture et on se décide sur une voie plus courte: toujours la Rébuffat, mais à l'Eperon des Cosmiques.Le topo indique 6 longueurs pour 120m et TD-: 3+, 4, un pas de 5+/6a pour franchir un toit, puis 4, 4+ et 3. Nico, plein d'optimisme et d'énergie, sort la phrase du jour en regardant le topo : "c'est pas ça qui va nous fatiguer!".
C'était mal connaître Gaston...

On rentre dans la benne à ... 11h00 (au aura poireauté au moins 3h...). Bruno fulmine (d’autant plus qu’au retour nous nous apercevrons qu’il y avait un guichet dédié aux guides et qui permettait de griller tout le monde).
Nous attaquons la voie vers 13h.



Une chute de pierre confirme qu'il ne faut pas s'attarder dans la cheminée de départ qui est glauque et craignos. Nous décidons de porter les sacs pour sortir par l'arête des Cosmiques. Nous faisons la première longueur en crampons, puis la seconde en grosses, avant de chausser les chaussons pour la suite qui se corse. Le sac est désormais bien lourd, même si Jérôme, qui grimpe en tête, s'est délesté d'une chaussure que lui portera Nico.Bruno passe élégamment le toit en disant "tu verras c'est bien bloc". Aurélie passe le toit sans trop de mal, après une bonne mise à sec et un tire-clou (sa spécialité). Jérôme attaque sereinement la longueur avec une fissure de départ en 5/5+, puis se positionne dans le toit : ça va passer tout seul.
Et ça, c’est le drame. Impossible de se rétablir, zéro prises (en fait elles y étaient mais difficilement visibles). Déjà exténué par cet effort, il décide de poser une sangle et de passer « à l’ancienne », en artif. Artif ou pas, avec le poids du sac qui tire en arrière, le passage est ultra-physique étant donné les effets combinés de l’altitude et du manque d’acclimatation.

S’en suit Nico, avec son sac digne d’une expé à l’Annapurna, et qui connait la même misère au même endroit. Comme Jérôme, il arrive au relais totalement époumoné et exténué, lâchant dépité la seconde phrase culte de la journée : « ah là là… j’ai vraiment pas le niveau pour ce genre de voies… j’ai vraiment pas le niveau ».

Au dessus de nous, la cordée de Japonais a fait un relais très inconfortable au dessus d’un mur de protogine qui semble bien raide. Après une courte longueur en «IV à Gaston », Bruno décide de faire une variante à droite qui semble plus facile. Avec le poids des sacs, la fatigue, l’altitude, les coinceurs à poser et le tirage, Jérôme arrive au relais épuisé, avec l’impression d’avoir fait un 6c de 50m. Nico, le rejoint, à peu près dans le même état. Aurélie et Bruno ont la caisse et on déjà enfilé les grosses et rejoint le départ des rappels (étant donné notre horaire de tortue, il n’est plus question de poursuivre par l’arête des Cosmiques, la soupe est en jeu).

Après 4 longs rappels bien raides, nous regagnons le pied de l’éperon et arrivons à 18h45 au refuge des Cosmiques tout proche.La fatigue étant passée, on réalise qu’on a passé une super journée, avec des paysages grandioses, tout en ayant un grand respect pour les anciens.
Le lendemain, il est prévu de faire la Rébuffat à l’Aiguille du Midi. Vu nos prestations de ce jour, ça s’annonce comme un bon challenge.
Dimanche 8 Août 2010
Acte 2

Finalement, c’est la météo qui aura décidé pour nous, il ne fait pas beau, l’Aig. du midi est entourée de brouillard, le vent rend l’atmosphère bien froide… la retraite est sonnée, direction le téléphérique.Là, le temps de traverser une galerie, on passe d’une fine arête de neige exposée et ventée sur laquelle on marche avec concentration, à la boutique de souvenirs du téléphérique où le passage est désormais obligatoire… Le changement de monde est très brutal.

Acte 3

Après une petite pause à l’OHM pour consulter les topos, nous décidons d’aller grimper à Barberine, faire une grande voie sur spits : Barbourine, TD+/240m/6c.
Grosses, gants et gore-tex contre tongs et T-shirts : de nouveau la transition décoiffe.Les 4 premières longueurs en 6a se déroulent dans le bouclier de dalles (la gay pride comme dirait Bruno), et permettent de bien s’échauffer. Aurélie randonne. Jérôme et Nico suivent en réversible.
Puis viennent les choses sérieuses avec un 6c de 50m assez raide, dans lequel on galèrera finalement moins que dans le 4+ de Gaston de la veille….
S’en suivent un 6b et un long 6b+. Ces trois longueurs difficiles forment un ensemble vraiment classe sur un superbe granit alternant du noir à l’orangé. La dernière longueur en 6a est assez physique et moins homogène.Retour à la voiture avec un coinçage de corde en règle pour Jérôme et Nico, avec à la clé le privilège de refaire le 6b pour aller décoincer (« vas-y Jérôme, tire au clou, quand la montagne se comporte de cette façon, y’a plus d’éthique! »).